Non-élu au conseil général

Bien que tout au long de ma vie j’aie toujours voté aux diverses élections et votations, à chaque fois avec mon ressenti et mon cœur, et jamais de manière partisane (car je ne me reconnais que dans des projets et des idées, mais jamais dans un parti), je dois avouer que je ne connaissais en réalité « rien » à la politique. Ainsi, les deux petits mois qui ont séparé ma décision de me présenter au conseil général et les élections m’ont permis d’apprendre passablement de choses et de comprendre le fonctionnement réel de nos institutions locales.

Je remercie vivement les gens qui m’ont soutenu et qui ont voté pour moi. Mais à ma propre surprise, c’est finalement un peu soulagé que j’ai appris ma non-élection au conseil général; car je pense que quelqu’un de passionné comme moi n’y aurait en fait pas trouvé sa place, alors que cela m’aurait pris beaucoup d’énergie et de temps.

D’ailleurs, le fait que je me sois présenté sur la liste de l’Entente pour Monthey, qui regroupe des gens de diverses tendances et sensibilités ayant juste la volonté de faire avancer les choses, démontre que je ne trouve pas ma place sur l’échiquier politique: de droite pour tout ce qui touche au droit et à la liberté de commerce, profondément de gauche pour tout ce qui touche à l’humain et à la solidarité, et avec des convictions assez prononcées pour les questions d’environnement et de préservation de la planète, je ne rentre finalement dans aucune des cases que représentent les divers partis.


De ma non-élection, il me reste cependant un aspect important qui m’apporte autant de tristesse que de déception: il s’agit de l’incompréhension de quelques commerçants par rapport à ma démarche.

Certains n’ont en effet pas compris les raisons qui m’ont poussé à me présenter, alors que je pensais que ma position était parfaitement claire. Ce qui me touche, ce qui me motive, et ce qui fait que je me bat est la peur de voir des commerçants traverser ce que j’ai moi-même vécu en 2002 à la suite de la faillite de mon magasin de jouets à Nyon. Déjà quasi à la rue en 2000, je n’ai trouvé un toit que grâce à un policier qui avait besoin que quelqu’un occupe son « appartement – boite aux lettres » en campagne genevoise. Il m’a ensuite fallu 8 longues années pour à la fois me reconvertir (diplôme de webdesigner) et retrouver un niveau de vie décent en 2008. Puis 3 ans pour remonter la pente, changer de canton, puis me relancer dans une entreprise qui tienne aujourd’hui bien la route, soit encore 12 ans plus tard.

Si je me bat et participe activement au comité d’ArtCom, ce n’est pas pour moi. AdaptaPrint se porte bien; car, sans doute traumatisé par ma faillite de 2002, je gère mon entreprise avec une rigueur extrême. Non; si je me démène corps et âme dans cette association, c’est pour les petits commerçants qui vivent sur le fil, qui subissent au quotidien une politique qui fait fuir les clients, car ceux qui la mettent en pratique ne comprennent pas que l’on ne peut pas à la fois chasser les autos du centre-ville et espérer que les clients affluent dans les boutiques. Et tout cela en expliquant aux commerçants que ce sont eux qui ne savent ni se montrer attractifs, ni évoluer vers les nouvelles formes de commerce. Ces nouvelles forme de commerce ne sont d’ailleurs qu’un leurre: les ventes en ligne pour des commerces de proximité tels que ceux que nous avons à Monthey ne peuvent qu’être un complément, car confrontées sur internet à une concurrence féroce uniquement basée sur le prix (et ça, c’est un webdesigner diplômé qui vous le dit !).

Alors le fait que certains puissent penser que j’agis pour une quelconque ambition personnelle est franchement mal me connaitre et me désole au plus haut point. Quant à ceux qui pensent que le mieux est de ne pas faire de vague et juste subir dans son coin; sachez que c’était typiquement mon état d’esprit… jusqu’en 2002.


Une autre chose qui me laisse passablement amer, est l’interprétation que font certaines personnes de la démarche d’ArtCom avec le questionnaire aux candidats à la municipalité.

Il a été reproché à ArtCom de faire de la politique, mais défendre les intérêts des commerçants est déjà de la politique ! Par contre, si l’on parle d’un positionnement politique d’ArtCom, par rapport aux partis, c’est absolument faux: il y a des gens de tous bords au comité, et il y avait deux candidats au conseil général venant du comité d’ArtCom, Martin Quarroz pour le PLR et moi avec l’Entente pour Monthey.

Par rapport au questionnaire, non seulement des partis ont refusé de répondre ou ont donné une seule réponse de groupe, tout en retardant de quasiment une semaine le tirage du document avec leurs tergiversations, mais en plus ils viennent ensuite reprocher à ArtCom que leurs réponses prennent moins de place que celles des deux seuls partis qui ont joué le jeu en fournissant comme demandé autant de réponses que de candidats; alors qu’ils auraient été nettement majoritaires avec chacun 6 colonnes (puisque 6 candidats).

L’erreur faite lors de la mise en page, que j’assume pleinement, a été de ne pas laisser les colonnes vides des partis n’ayant pas répondu de la manière demandée. Par souci d’économie (de papier et d’argent), je n’ai en effet laissé qu’une colonne de réponses aux partis ayant fourni une réponse collégiale, au lieu des 6 auxquelles ils auraient eu droit s’ils avaient répondu individuellement comme demandé.

Sur le moment, cela me semblait logique, et d’ailleurs personne au comité ArtCom ne l’a vu venir; mais avec le recul j’ai l’impression d’avoir involontairement créé avec cette mise en page une situation polémique qui devait justement ne pas l’être, si les partis avaient fourni autant de réponses que de candidats. Le pire, c’est que nous avions justement demandé des réponses individuelles de manière à refléter la réalité des poids des partis et justement mettre davantage en avant les personnes que les partis eux-mêmes. C’est un énorme regret pour ma part.