Ne nous trompons pas de combat !

Au lendemain de l’annonce faite par le conseil fédéral au sujet de la non-réouverture des cafés-restaurants pour début mars, je vois une recrudescence légitime de messages principalement de cafetiers et restaurateurs, mais également de nombreuses personnes les soutenant, demandant ou même exigeant une réouverture de suite de ces établissements.

Comme je disais en titre: ne nous trompons pas de combat !

Notre erreur, en tant que commerçants, entrepreneurs et autres indépendants – et bien que ce soit on-ne-peut-plus légitime – est de demander une levée des mesures sanitaires; ce qui fait que les réponses que nous recevons ne sont elles-mêmes et en majorité que des arguments sanitaires.

Bien que nous puissions toujours discuter du bien-fondé des décisions, nous pouvons comprendre l’idée des autorités qui est de restreindre les contacts au sein de la population, afin de limiter la propagation du COVID. Pour cette raison, les commerces de nourriture ont toujours été ouverts, car la population doit bien pouvoir se faire à manger à la maison, et pour cette même raison les transports publiques continuent à fonctionner, car la population doit bien pouvoir se déplacer que ce soit pour aller au travail, à l’école, chez le médecin etc. Et d’un autre côté tout ce qui est loisir et « non-essentiel » reste fermé ou limité, car la population « peut » vivre sans, la durée de la pandémie.

Notre problème en tant que professionnels n’est en réalité pas le fait d’être fermé, bien que nous préfèrerions tous être ouverts et vivre une situation normale, mais bien le fait que les indemnités et les aides ne sont pas suffisantes pour faire face à nos frais, et pour certains ces aides sont même totalement inexistantes. En effet, si nous pouvons accepter le fait de ne pas « gagner de l’argent » pendant ces restrictions, nous devons au minimum ne pas mettre en danger nos entreprises en payant des frais (loyers, assurances, salaires etc) alors que nous sommes empêchés de travailler par décisions politique basée sur des buts sanitaires.

Ainsi, nous faisons à mon avis une grosse erreur en demandant encore et encore à rouvrir nos commerces à des gens qui nous répondent uniquement avec des arguments sanitaires. Nous devrions à la place exiger des aides et prise en charge de nos frais; car c’est avec des demandes économiques que nous obtiendrons des réponses économiques.

Si tous les restaurateurs et autres entrepreneurs qui doivent encore rester fermés exigeaient la prise en charge de leur loyer et de leurs autres frais fixes plutôt que de mettre en avant leur volonté d’ouvrir, nous avancerions peut être mieux vers des solutions budgétaires et économiques.

Nous devons donc maintenant nous fédérer, via les canaux existants comme les fédérations, unions et autres groupes déjà en place, pour porter en force ces arguments économiques en mettant de côté ceux qui n’apportent que des réponses sanitaires.

Nous devons également mettre en avant le fait qu’une aide sur 6 mois au niveau des charges des entreprises coutera forcément moins cher à la confédération et aux cantons (et donc à la population) que du social, du chômage, et une baisse de l’économie sur 2, 3 ou 5 ans ! Et ce, en prenant également en compte le fait qu’une augmentation du chômage ne coûte pas uniquement en indemnités directes de chômage, mais également par une baisse de consommation de ces chômeurs; ainsi que par une baisse globale d’activité due aux faillites des entreprises qui sont non-seulement elles-mêmes clientes d’autres entreprises, mais qui rapportent également à tous leurs bailleurs, assureurs etc., ainsi qu’à la collectivité via les impôts. Nous parlons bien ici de faillite d’une partie du système économique dans son ensemble, qu’il faut absolument éviter.

Courage à tous ! Restons unis.