Aberrations écologiques

Franchement, je suis très soucieux du problème écologique, plus particulièrement du réchauffement climatique et de ses graves conséquences que nous connaissons et vivons déjà. On se foutait de ma gueule quand je disais que nous subirions des épisodes limites proches de la mousson (pluie diluvienne) ou lorsque des hivers rigoureux étaient la conséquence du réchauffement climatique (ce qui avait été très bien expliqué dans le film d’Al Gore il y a des années).

Dans mon travail, je fais attention à mon niveau, notamment en évitant de consommer de l’énergie inutilement, en n’employant quasi que des encres éco-certifiées et des machines peu énergivores. Je limite mes déplacement; je me rend au travail à pieds (facile, 300m…), et on ne peut vraiment pas dire que je sois un gros consommateur en quoi que ce soit.

Ce qui aujourd’hui m’irrite, ce sont les mauvaises recommandations et les mauvaises habitudes que prennent des gens ou des entreprises sous couvert d’écologie.

Digitaliser les documents: je suis de loin pas convaincu qu’imprimer une facture une fois, pour ensuite la stocker dans un classeur, coûte plus d’énergie que de la stocker en version PDF sur un serveur alimenté H24. Et il en est de même pour bon nombre de documents.

« TV on demand », Youtube, Netflix etc (et là je parle en tant que webdesigner diplômé): il y a 20 ans, tout le monde regardait le même programme TV en même temps… cela nécessitait juste de l’énergie pour diffuser le programme via les ondes « pour l’ensemble de la population », et on regardait la TV au moment ou le programme était diffusé, au pire, on l’enregistrait. Aujourd’hui, on peut voir le programme que l’on veut à l’heure que l’on veut, télécharger un film quand on en a envie etc… ce qui fait que des millions de personnes téléchargent en streaming les contenus les plus divers et variés quasi à toute heure, ce qui nécessite des mégas serveurs capables de sortir toutes ces datas en haut débit, et qui tournent H24… franchement, je suis pas sûr du tout que ce soit la meilleure des idées. On sait déjà que la consommation de ces datas center est juste énorme et déjà problématique, et on sait également qu’avec tous les objets connectés qui vont s’ajouter dans un futur proche il faudra multiplier ces capacités (robots de livraison, autos connectées, véhicules dans conducteur, objets connectés à la maison, domotique etc). Je pense qu’une étude détaillée sur ce mode de consommer la TV et autres vidéos serait extrêmement intéressante et révélatrice, et que bien des écolos prendront conscience que leurs podcasts et autres chaines youtube consomment déjà au delà du raisonnable. Et je ne parle même pas des milliards de vidéos aussi inutiles que débiles… de petits chats, de tutoriels de maquillage, de partie de jeux vidéos filmées, de… quasi tout ce qui fait youtube etc.

E-commerce: je ne suis vraiment pas convaincu que les nouvelles façons de commercer en ligne soient également bonnes pour notre planète. En quelques années, nous avons multipliés les micro-achats de manière totalement indécente. Nous avons chaque jour des millions de micro-colis qui se baladent dans le monde, avec multiplication des micro-livraisons par DHL, DPD, TNT, Fedex, UPS ou tout simplement la poste. Par rapport à un circuit « old school » de distribution (fabricant => container => port => distributeur => commerce local), je pense que notre nouvelle façon de consommer est en soit un immense gâchis d’énergie; en plus de tuer des emplois locaux. Internet devient une sorte de complice facilitateur de nos mauvaises habitudes: la marchandise vient « toute seule » à la maison en cliquant sur un bouton, mais ce n’est en réalité pas si rose. Surtout que commercialement parlant, les petits commerçants s’en sortent difficilement par rapport au géants du net comme Amazon ou autre.

Transformer les centres-villes en zones résidentielles: là aussi c’est à mon sens une hérésie en terme d’énergie. Chasser les autos des centre-ville affaibli le commerce de proximité, car à moins d’avoir un commerce du type boulangerie, la clientèle de quartier n’est pas suffisante pour bon nombre de commerces. En réduisant les possibilité de se parquer à proximité des commerces (comme je le dis souvent, un commerçant peut pas vendre que des petites choses légères, en faible quantité, par beau temps, à des gens bien portants et qui ont le temps), cela va forcer des commerces à quitter les centre ville. Cela ne changera quasi rien au trafic automobile des les gens de l’extérieur, mais obligera les habitants des centres-villes à prendre eux-mêmes leur auto pour se rendre en zone commercial extérieure. C’est un phénomène déjà bien observé et connu dans de très nombreuses villes de pays voisins, qui maintenant luttent contre ce phénomène en réintégrant des places de parc gratuites dans les centre villes afin de les rendre à nouveau vivants et attractifs. Si le problème est différent dans les grandes villes, qui connaissent un problème de saturation du trafic, nos petites villes sont tout à fait capable de gérer un trafic raisonnable. Il y a déjà des zones résidentielles dans nos petites et moyennes villes, pour les personnes qui cherchent légitimement à vivre dans un quartier tranquille.

J’ai encore bien d’autres exemples à donner. Mais pour résumer, notre problème est que parmi les gens qui cherchent des solutions et les imposent politiquement, très peu ont les capacités et compétences nécessaires pour mener des actions et politiques qui soient réellement efficaces et fructueuses dans notre lutte contre le réchauffement climatique. La bonne volonté et les bonnes intentions ne suffisent pas. Méfions nous des fausses bonnes idées.